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Intervención de S.M. el Rey en la ceremonia de “Homenaje a las Víctimas de Terrorismo”

Plaza de Trocadéro. París (Francia), 11.03.2020

C’est pour la Reine et moi-même un honneur d’assister, en cette JOURNÉE EUROPÉENNE DES VICTIMES DU TERRORISME, à cette cérémonie d’hommage et du souvenir à la mémoire de toutes les victimes du terrorisme. Aujourd’hui, à Paris, en suivant vôtre initiative, monsieur le président, la France souhaite rendre hommage aux victimes avec tous les honneurs qui, sans aucun doute, leur sont dus.

L’Espagne et la France sont deux nations qu’unissent un passé, un présent et un avenir partagés, un riche mélange de sentiments d’affection réciproques et d’intérêts communs, et la défense des mêmes valeurs. S’il est effectivement un domaine dans lequel notre communauté de valeurs se manifeste, c’est celui de la coopération dans la lutte contre le terrorisme, un effort que nous menons ensemble et de manière coordonnée, pour garantir la sécurité de nos citoyens.
Je voudrais ici, Monsieur le Président, vous adresser une fois encore mes plus vifs remerciements, à vous et à la République française, pour cette coopération politique, policière et judiciaire, qui est un modèle pour le reste de l’Europe, et vous renouveler notre engagement à continuer de contribuer à cette noble fin avec nos meilleures ressources humaines et matérielles.

Voilà justement dix ans que succombait la dernière victime assassinée par l’ETA, Jean-Serge Nérin, brigadier de la police nationale française. Je veux que ces mots servent d’hommage à sa mémoire et de reconnaissance de l’efficace coopération entre nos deux pays, essentielle pour en finir avec cette bande terroriste.

Il s’agit là d’un vrai devoir qui repose sur la morale dont parlait Jorge Semprún: «S’il y a une morale, ici, ce n´est pas celle de la pitié, de la compassion, moins que jamais une morale individuelle. C’est celle de la solidarité. Une solidarité de la résistance, bien sûr: une morale de résistance collective».

Cet effort commun se déploie au-delà de nos frontières et s’étend aujourd’hui à des contrées lointaines, comme le Sahel.  Dans le cadre de plusieurs dispositifs, dont la mission de formation de l’Union européenne au Mali, l’Espagne contribue avec plus de 300 effectifs et un important soutien logistique, à l’initiative engagée et conduite par la France dans cette région du monde pour y garantir la stabilité des gouvernements et la sécurité des populations.  Nous devons ici saluer le courage de nos militaires qui défendent notre démocratie et notre liberté loin de chez nous et avoir aujourd’hui une pensée particulière pour les 13 militaires français morts au Mali en novembre dernier.

Il n’est pas un jour où les Espagnols n’aient à l’esprit les victimes du terrorisme, car celles-ci sont une référence éthique pour notre système démocratique, et elles symbolisent la défense de la liberté et de l’état de droit.

Ce jour est un jour qui nous tient aussi particulièrement à cœur, car cette Journée européenne a été instaurée par le Conseil européen, et sur proposition du Parlement européen, suite aux attentats de Madrid du 11 mars 2004, dans lesquels 192 personnes ont été assassineés, et plus de 1800 ont été blessées. Elles resteront à jamais dans notre souvenir.

Ce jeudi-là, une cellule djihadiste a semé l’horreur et la mort dans quatre trains de banlieue madrilènes, à bord desquels se trouvaient des citoyens espagnols mais aussi des ressortissants (jusqu’à 34 nationalités différentes), qui tous s’apprêtaient à commencer leurs activités quotidiennes avec les mêmes rêves et les mêmes envies que les autres jours; des envies, des projets, des rêves et des espoirs tronqués par la barbarie.

Je tiens ici à renouveler toute notre affection et notre solidarité aux plus de deux mille familles des victimes. Elles savent que nous les accompagnons à chaque moment dans l’effort qu’elles doivent réaliser pour surmonter l’absence irréparable des êtres chers et reconstruire leur vie.

Les citoyens espagnols et européens ont alors réagi avec émotion et indignation, la même émotion et la même indignation que celles ressenties lors des attentats perpétrés sur le sol européen, certains d’entre eux, commis sur le sol français. J’ai ici une pensée pour les victimes des attentats de Paris, de Nice, de Strasbourg et d’autres villes françaises, auxquelles je tiens à faire part de toute mon affection.

La solidarité a été unanime et tous nous avons exprimé notre engagement envers les victimes et leurs familles. C’est cette solidarité et cet engagement des citoyens, des gouvernements et des institutions européennes qui ont conduit à faire du 11 mars la Journée européenne de commémoration des victimes du terrorisme, que nous célébrons aujourd’hui à Paris.

J’aimerais saisir cette occasion pour faire part du souhait de l’Espagne d’accueillir l’année prochaine, si les institutions européennes l’approuvent, les cérémonies de commémoration de la Journée européenne des victimes du terrorisme.

"...la mémoire est un acte de respect, un exercice de justice et de dignité, une exigence morale. La mémoire est indispensable pour combattre le terrorisme, car le souvenir de ce qui a eu lieu constitue l’un des plus puissants catalyseurs pour unir nos forces et lutter contre ce fléau. Nous le devons aux victimes du terrorisme et à leurs familles. Nous le leur devons pour aider à guérir les blessures profondes qui persistent dans la société..."

La mémoire est un acte de respect, un exercice de justice et de dignité, une exigence morale. La mémoire est indispensable pour combattre le terrorisme, car le souvenir de ce qui a eu lieu constitue l’un des plus puissants catalyseurs pour unir nos forces et lutter contre ce fléau. Nous le devons aux victimes du terrorisme et à leurs familles. Nous le leur devons pour aider à guérir les blessures profondes qui persistent dans la société.

C’est pourquoi les lieux de mémoire ont une importance toute particulière; la commémoration et les hommages aux victimes y sont permanents tout au long de l’année. En Espagne nous sommes très fiers de l’activité du «CENTRE POUR LA MÉMOIRE DES VICTIMES DU TERRORISME» depuis sa création en 2015, et dont les principaux objectifs sont de préserver et de diffuser les valeurs éthiques et démocratiques incarnées par les victimes, de construire une mémoire collective et de sensibiliser l'ensemble de la société à la défense de la liberté et des droits humains et à la lutte contre la barbarie terroriste.

Le centre ouvrira cette année son exposition permanente dans la ville de Vitoria-Gasteiz. En tant que Président d'honneur de cette institution, je vous invite depuis cette tribune à visiter ce mémorial, qui est appelé à devenir une référence européenne et mondiale dans ce domaine.

Il est tout aussi important que la solidarité et l'engagement de la société envers les victimes du terrorisme prennent la forme d’un soutien unanime de la société civile et des institutions. L'aide aux victimes doit être abordée dans une perspective globale, comme nous le faisons en Espagne. Les principes de MÉMOIRE, DIGNITÉ, JUSTICE et VÉRITÉ inspirent notre système juridique de protection des victimes du terrorisme. La loi sur la reconnaissance et la protection intégrale des victimes prévoit dans un même texte, une indemnisation, une aide matérielle et des soins médicaux et psychologiques, ainsi qu’une reconnaissance visant à la réparation morale et politique.

En outre, notre système de protection est fondé sur le principe que la prise en charge des victimes ne peut être restreinte au seul moment de l’attentat terroriste, ni même aux semaines qui le suivent. Elle doit se prolonger aussi longtemps que nécessaire, car les effets des attentats sur les familles perdurent au fil des ans. Il est donc essentiel que le soutien et la reconnaissance, portés à ceux qui ont vécu dans leur chair l’horreur du terrorisme, soient maintenus à moyen et à long terme.

Le modèle espagnol de soutien aux victimes du terrorisme est un système pionnier, malhereusement fruit de notre tragique expérience, qui a été reconnu comme un système de référence par l’ONU et l'Union européenne, ainsi que par d’autres instances internationales. L'Espagne souhaite que les victimes du terrorisme, quelle que soit leur nationalité ou le lieu de l’attaque, reçoivent la reconnaissance et l'attention qu'elles méritent. Voilà pourquoi nous préconisons, depuis longtemps, l'adoption du «Statut juridique international de victime du terrorisme», qui prévoit un ensemble de droits pour les victimes et d'obligations internationales pour les États.

Nous savons qu’il s’agit d’une tâche difficile, mais nous ne baisserons pas les bras. C'est pourquoi nous saluons la tenue du premier Congrès mondial des victimes du terrorisme, le 30 juin prochain aux Nations Unies, dont la coordination a été confiée au Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies et au Groupe des amis des victimes, coprésidé par l'Afghanistan et l'Espagne, et dont la France est également membre.

Nous sommes bien conscients que le terrorisme, en tant que menace globale, porte atteinte aux valeurs et aux principes fondateurs de l’idéal démocratique européen.

La lutte antiterroriste constitue donc une priorité fondamentale pour l’Union européenne et ses États membres, ainsi que pour tous les pays tiers associés, comme le reconnaît le nouveau Programme Stratégique Européen 2019-2024. Ce document définit les orientations des programmes de travail des institutions elles-mêmes, en mettant l’accent sur la volonté d'intensifier la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière par la coopération, l'échange d'informations et le développement de nos instruments communs.

En cette journée de commémoration, je voudrais remercier vivement les victimes du terrorisme pour leur travail visant à prevenir la radicalisation et l'extrémisme violent, ansi que leur implication personnelle dans les projets développés par les institutions européennes, les États membres et les ONG.

La force de leurs voix, de leurs témoignages, de leurs histoires est l'un des nos plus grands atouts pour faire face au caractère ci destructeur et ci inhumain de tels comportements. Rendre visibles les conséquences de la terreur et les souffrances qu’elle engendre, comme le font les victimes, est le meilleur moyen de la combattre.

Cette cérémonie prouve une fois de plus notre sentiment de solidarité avec les victimes, avec leur douleur et leur mémoire. Une solidarité inconditionnelle que nous exprimons du fond du cœur. Elle témoigne également de notre respect à leur égard, en France, en Espagne, dans tous les pays de l’Union européenne et dans ses institutions. Enfin, elle illustre notre ferme engagement à ne pas reculer face au terrorisme et, surtout, à faire tout ce qui est en notre pouvoir afin que les victimes se sentent reconnues, prises en charge et protégées.

La dignité, la justice, le respect d’autrui et l’état de droit font de nous des nations fortes et libres qui aspirent à la paix. Nul ne nous atteindra derrière ces remparts.

Ni la barbarie ni la haine ne triompheront.

Je vous remercie.

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